dimanche 11 mai 2008

Le jeu interdit aux mineurs... que les ados s'arrachent Aymeric Renou

ON NE PARLE que de lui dans le monde du jeu vidéo... et dans les cours de récréation. Grand Theft Auto IV (GTA 4 pour les intimes), commercialisé depuis le 29 avril sur consoles Playstation 3 et Xbox 360, s'offre un départ canon.

Le jeu, quatrième opus d'une série mettant en scène un gangster spécialiste du vol de voitures dans une ville de New York parfaitement reconstituée, s'est arraché à 6 millions d'exemplaires dans le monde en seulement une semaine. Un record qui pulvérise les scores du précédent best-seller, Halo 3. « La première semaine de GTA 4 représente le plus grand lancement dans l'histoire des loisirs interactifs », se réjouit Strauss Zelnick, patron de Take Two, l'éditeur américain du jeu.

Des scènes à caractère sexuel

Si GTA 4 s'offre les meilleures notes auprès des chroniqueurs spécialisés (18/20 sur le site www.jeuxvideo.com par exemple), il doit également son succès commercial à l'énorme engouement qu'il suscite auprès des jeunes joueurs. Ados et pré-ados se l'arrachent... alors qu'il est déconseillé à la vente aux moins de 18 ans en France, à cause de son degré de violence et de la liberté totale d'action accordée au joueur. Louis, qui fêtera ses 13 ans demain, est ainsi allé chercher mercredi l'exemplaire qu'il avait prudemment réservé - les stocks ont tous été épuisés en quelques jours - dans un magasin de la chaîne Scoregames. « Il a quand même fallu que ma mère signe une autorisation écrite pour que le vendeur me le donne, précise-t-il. J'ai déjà deux copains de mon âge qui l'ont, et je n'en connais aucun dans ma classe dont les parents ont refusé de l'acheter. » Sophie, sa maman de 39 ans, reconnaît avoir « un peu culpabilisé » avant l'achat. Mais l'avis du vendeur sur le niveau de violence dans le jeu « pas si terrible que l'on veut bien le dire », et les premiers pas en compagnie de son fils dans les rues virtuelles de GTA, l'ont finalement rassurée. « J'ai regardé quand il a mis le jeu en route, raconte Sophie. La ville s'appelle Liberty City mais tous les quartiers de New York sont parfaitement recréés. La violence n'est pas plus terrible que dans d'autres jeux ou que dans les reportages du 20 heures et Louis sait parfaitement faire la différence entre mondes réel et virtuel. »

Comme lors de la sortie de Grand Theft Auto III, il y a quelques années, les scènes à caractère sexuel (le joueur peut s'offrir les services de prostituées ou passer du temps dans une boîte de strip-tease) sont ignorées de beaucoup de parents et provoquent la polémique. L'association Familles de France réclame, pour protéger les mineurs, un strict respect de la norme PEGI qui déconseille la vente du jeu aux moins de 18 ans.

Source : leparisien.fr