mercredi 13 février 2008

Quand Facebook mène au cachot..

Au Maroc, on ne plaisante pas au sujet de la famille royale, même sur Facebook. Un jeune informaticien vient d'en faire l'amère expérience.

Fouad Mourtada, un ingénieur informaticien de 26 ans, est en prison. Il a été arrêté le 5 février à Casablanca et devrait comparaître vendredi devant la justice marocaine. Ce qu'on lui reproche ? Avoir usurpé sur Facebook, en créant un faux profil, l'identité du Prince Moulay Rachid, le propre frère du roi Mohamed VI. Ce qui est pris très au sérieux par les autorités de Rabat.

Car ce n'est pas une simple blague de potaches, comme ces nombreux Nicolas Sarkozy qui coexistent sur Facebook avec le vrai. Le jeune marocain aurait tenté, au nom du Prince, d'escroquer via Internet des diplômés en recherche d'emploi. Il leur aurait fait miroiter une embauche dans de grandes entreprises, moyennant finance, bien entendu...

C'est une internaute qui a alerté la police. Quelqu'un qui savait que les membres de la famille royale ne sont pas aisément accessibles par Internet : pas de blog, pas de Web et encore moins de compte Facebook.

41 Nicolas Sarkozy
Un groupe de soutien "Aidez Fouad Mourtada" s'est rapidement créé sur Facebook. Il plaide la totale innocence de Fouad Mourtada, se demandant même s'il est bien l'auteur du profil incriminé. Le "Group Info" souligne qu'"il existe maintenant 41 Nicolas Sarkozy, 10 prince William d’Angleterre, autant de Jacques Chirac, Roger Federer, Georges Bush, Osama Benladen…". Du coup, un profil appelé "Roi Mohamed VI" vient d'apparaître sur le réseau, mais il réside à Montréal, Québec.

On se souvient qu'en mai 2007, l'accès à YouTube avait été bloqué durant quelques jours par Maroc Télécom. Selon Reporters Sans Frontières, c'est la présence sur le site de partage de vidéos de clips parodiant la monarchie ou de séquences montrant des manifestations de jeunes sahraouis qui en étaient la cause. Cette fois les autorités marocaines soulignent de manière un peu tonitruante un problème bien réel et mondial, celui de l'identité numérique.

Aucun commentaire: